Texte original sur gouvernement.fr
Un grand nombre d'usagers et de professionnels de santé utilisent désormais le dossier médical personnel. Après une longue période de tests, 2012 marquera le développement à grande échelle de ce chantier majeur de l'e-santé.
Près de 55 000 Français disposent désormais d'un dossier médical personnel (DMP). Créé par la loi du 13 août 2004 portant réforme de l'assurance maladie, confirmé par la loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires de 2009, le DMP est l'outil central d'une politique de modernisation du système de santé qui fait de la coordination des soins le facteur clé d'une meilleure prise en charge du patient.
Document dématérialisé, le DMP permet à chaque assuré d'accéder sur internet à ses données de santé et de les partager avec les professionnels. Il constitue l'un des principaux leviers "au déploiement des services d'e-santé", a rappelé Nora Berra, lors des rencontres parlementaires sur les systèmes d'information de santé, le 12 octobre 2011. Sa mise en œuvre est assurée par l'Agence des systèmes d'information partagés de santé (Asip Santé).
Fin novembre 2011, l'Alsace, la Picardie, l'Aquitaine, la Franche-Comté, comptaient respectivement 13 000, 12 200, 10 000 et 5 800 DMP créés.
Premières à tester le dispositif - entre décembre 2010 et avril 2011 - ces quatre régions ont depuis constaté une montée en puissance : 30 établissements et 500 professionnels de santé l'utilisent. Le nombre de documents versés au DMP varie selon les régions : en Picardie, on en compte déjà près de 30 000 documents, 15 000 en Alsace et 8 000 en Aquitaine et en Franche-Comté. En Aquitaine, contrairement à l'Alsace, les médecins libéraux arrivent en tête et intègrent deux fois plus de documents que les médecins hospitaliers.
Désormais opérationnel, le dossier médical personnel doit maintenant gagner l'adhésion des établissements et personnels médicaux sur l'ensemble du territoire. Pour les inciter à le mettre en place, l'Asip a envoyé, en septembre 2011, un courrier à 500 000 professionnels du secteur. Objectif : les aider à s'approprier ce service à travers une documentation détaillée. Celle-ci expliquant son fonctionnement (kit de communication) et sa mise en oeuvre (installation de logiciels DMP-compatibles).
Fin novembre, l'Asip a également retenu 33 établissements (Centres hospitaliers universitaires, Centre hospitalier, Pôles de médecine, cliniques), répartis dans 16 régions, ayant répondu à un appel à projets sur le déploiement du DMP. Chacun disposera d'une enveloppe d'environ 100 000 euros pour rendre compatible son système d'informations hospitalier. Un accompagnement "de maîtrises d'ouvrage régionales" (Moar) sera mis en place pour la formation du personnel à l'utilisation de ce service d'e-santé.
Depuis avril 2011, tout assuré social peut demander l'ouverture de son DMP auquel il pourra ensuite accéder sur le site dmp.gouv.fr à l'aide d'un identifiant personnel. Il garde la pleine maîtrise de cet outil électronique et sécurisé. C'est lui qui décide des pièces pouvant y être déposées (antécédents médicaux, traitements reçus ou en cours, données d'imagerie médicale, comptes-rendus d'hospitalisation, résultats d'analyse…) et des professionnels autorisés à les consulter : médecins généralistes et spécialistes, radiologues, infirmiers, pharmaciens. Il peut en demander une copie, comme en réclamer sa destruction partielle ou totale. L'accès au DMP est en revanche interdit au médecin du travail, et à ceux des assurances, des mutuelles et des banques.
En offrant ainsi aux patients un accès total à leurs données médicales et la possibilité d'en assurer le contrôle, le DMP leur permet de devenir davantage acteurs de leur santé.