Texte original sur ticsante.com
PARIS, 10 janvier 2011 (TICsanté) – Les dirigeants de l’agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip santé), maître d’ouvrage du dossier médical personnel (DMP), estiment que la création de 500.000 DMP régulièrement consultés et alimentés durant l’année 2011 serait un résultat satisfaisant.
L’Asip santé ne prévoit pas un déploiement fulgurant du DMP en 2011. "Si, à la fin de l’année, on avait entre 1 et 2 millions de DMP, ce ne serait probablement pas ridicule", a indiqué le directeur de l’agence, Jean-Yves Robin, lors d’une conférence de presse organisée le 5 janvier.
Néanmoins, la quantité de dossiers créés ne semble pas être la priorité de l’Asip santé. "Si on en a 500.000 avec des professionnels de santé actifs, des documents dedans et qui jouent vraiment un rôle de coordination des soins, on sera au cœur du bénéfice attendu. Nous préférons de loin 500.000 DMP qui remplissent pleinement leur fonction que 2 millions de DMP qui sont là pour pouvoir dire qu’on les a", a-t-il ajouté.
Cet "amorçage" puisera dans les stocks constitués durant les expérimentations du DMP, en particulier en Alsace, Aquitaine, Franche-Comté, Picardie, Rhône-Alpes. L’Asip santé comptabilise "un peu plus d’un million de dossiers ouverts, dont 10% contiennent des documents et probablement moins font l’objet d’un usage". Les patients concernés seront contactés afin d’obtenir leur consentement à la création de leur DMP et au transfert des données contenues dans leur dossier régional.
En pratique, ce transvasement s’effectuera à partir du logiciel du professionnel de santé, car "chaque dossier régional obéit à des règles, des identifiants, des structurations de documents qui lui sont propres et qui font qu’on ne sait pas faire migrer dans le DMP les dossiers hébergés en région (…). Il n’y a pas énormément de documents à récupérer. Ces documents étant le plus souvent dans les systèmes d’information, notamment hospitaliers, il est facile de les réexporter dans le DMP. C’est donc ce scénario que nous en sommes en train de mettre en œuvre dans les régions", a-t-il expliqué.
De plus, l’Asip santé "a priorisé des flux importants, vecteurs de forte valeur ajoutée en termes de coordination des soins", a-t-il indiqué. L’hôpital, les plateaux techniques, en particulier de radiologie et de biologie médicale, et leur "grosse production documentaire", ainsi que la médecine de ville, "gros consommateur de cette production et qui prescrit beaucoup", seront les premiers secteurs visés par le déploiement du DMP.
L’agence privilégie également une "logique territoriale de bassin de santé (…) On cherche à faire atteindre des masses critiques dans des lieux donnés pour que les usages se déploient", a-t-il complété.
Le président de l’Asip santé, Michel Gagneux, a confirmé que "l’usage va passer par le déploiement dans des zones cohérentes de communauté de santé (…), le succès du DMP passera par là", mais s’est gardé "d’afficher des cibles pour 2011. Il y a trop d’incertitudes aujourd’hui sur le rythme de déploiement, qu’il s’agisse du rythme auquel les éditeurs seront en mesure d’équiper les médecins en logiciels DMP-compatibles ou du rythme auquel les établissements de santé seront capables d’alimenter le DMP en données utiles et dans des formats compatibles", a-t-il justifié.
Opérationnel depuis le 16 décembre 2010, le nouveau service public d’échange et de partage de données de santé est disponible sur le site Internet dmp.gouv.fr pour tous les détenteurs d’une carte de professionnel de santé (CPS). L’accès à ce portail web doit être étendu aux patients en avril 2011.
Dans le même temps, les éditeurs de logiciels médicaux sont invités à faire homologuer la "DMP-compatibilité" de leurs produits par l’Asip santé. Ce label, encore facultatif, deviendra opposable, et donc nécessaire à la commercialisation, avant la fin de l’année.
A ce jour, trois éditeurs ont reçu l'homologation (Axilog, Cegedim et Imagine Editions), tandis que 80 autres y sont candidats, parmi environ 150 aspirants potentiels, rapporte l’agence.
Sollicités par TICsanté, les dirigeants de l’Asip santé se sont engagés à publier sur le site Internet de l’agence, esante.gouv.fr, la liste des éditeurs homologués et à communiquer régulièrement le nombre de DMP créés./gb/ar