Les députés UMP proposent d'expérimenter le dossier médical sur clef USB

Les Echos - 30 janvier 2008
E. L.

Il n'est jamais facile de remettre sur le bonne voie un chantier mal engagé. Présentant hier un rapport d'information sur le dossier médical personnel (DMP) informatisé, qui devait être généralisé en 2007 mais dont la mise en place a été reportée sine die, Jean-Pierre Door (UMP) a plaidé pour une « relance rapide » du projet.

Sans s'attarder sur les carences passées mises au jour par un rapport d'inspection (« Les Echos » du 13 novembre), le député défend quinze propositions concrètes. Au niveau du contenu du dossier, jamais précisé, il plaide pour une saisine en urgence de la Haute Autorité de santé afin qu'elle définisse « les informations absolument nécessaires ». Des expérimentations locales de neuf mois minimum devraient aussi permettre de clarifier les usages. « Un prototype de DMP détenu par les patients, par exemple sur un support crypté et sécurisé de type mémoire USB » doit être expérimenté, insiste-t-il. La simplification doit également être recherchée pour les médecins : pas de double saisie, organisation des informations selon des critères professionnels, etc.

Le rapporteur s'inscrit dans les perspectives tracées par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale des finances (Igf) quant au modèle économique. Le schéma initial d'hébergement du DMP (distinction entre hébergeur de référence et hébergeurs agréés) n'est pas repris : Jean-Pierre Door plaide pour un renforcement du rôle du « portail unique d'accès », sorte de coffre-fort où convergeront les flux d'informations existants : dossier pharmaceutique, historique des remboursements de l'assurance-maladie (« web médecin »), dossier des réseaux de soins, etc. « Il faut absolument organiser une interopérabilité des logiciels afin que toutes ces données puissent alimenter simplement le DMP », souligne-t-il, le patient ayant directement accès au portail.

« D'ici cinq à sept ans »

Autre urgence : l'élaboration d'un « identifiant de santé » qui sera attribué pour chaque assuré et qui ne peut pas être le numéro de Sécurité sociale (en raison du veto de la CNIL). Le rapporteur envisage une généralisation du DMP « d'ici cinq à sept ans » en ciblant les pathologies lourdes. Pour le pilotage opérationnel, le groupement d'intérêt public (GIP) n'est pas remis en cause, mais le « pilotage ministériel doit être renforcé par un rôle de direction confié à la Mission d'informatisation des systèmes de santé ».