Texte original sur quotimed.com
ROSELYNE BACHELOT veut faire avancer le dossier médical personnel (DMP), mais à pas comptés. La ministre de la Santé avait déclaré au journal « le Monde » que le DMP était «au point mort» et qu'elle allait «le relancer très vite» (« le Quotidien » du 25 juin) ; elle vient d'annoncer qu'elle a commandé dans un premier temps «une revue de projets» – autrement dit un état des lieux du chantier – devant les représentants du monde de la santé siégeant au comité d'orientation (COR) du groupement d'intérêt public (GIP) en charge du DMP. «C'est une manière de ne pas assumer les difficultés antérieures», commente le Dr Gilles Urbejtel qui siège au COR pour le syndicat MG France. Selon ce dernier, la ministre «n'a pas donné l'impression d'un grand vent de changement» par rapport au DMP. «Il n'y a pas eu de révélations fracassantes ni de date donnée», confirme le Dr Jean-Paul Hamon de la Fédération des médecins de France (FMF). Et, ajoute-t-il, Roselyne Bachelot «n'a remis en cause personne», malgré la rumeur qui court sur un éventuel limogeage du directeur du GIP-DMP, Jacques Sauret. Quant au «contrôle de routine» amorcé récemment par la Cour des comptes, il devrait aboutir à un rapport au mieux au second semestre 2008, précise-t-on Rue Cambon.
Le début du déploiement du DMP (qui se fera au moins sur quatre ans) est maintenant attendu à la mi-2008. Pour préparer cette phase de généralisation, le GIP-DMP subventionne à hauteur de 32 millions d'euros des projets locaux et régionaux. Après avoir signé début juin trois conventions avec les régions Franche-Comté, Limousin et Rhône-Alpes, le GIP-DMP vient de contractualiser avec l'Ile-de-France.
Dans ce cadre, le GIP accorde notamment 1,5 million d'euros à l'Ardoc (Association régionale pour le développement des outils communicants) pour permettre aux médecins libéraux et à 300 laboratoires de biologistes de communiquer entre eux, même s'ils ont fait le choix d'opérateurs différents pour leur messagerie sécurisée. Ainsi, ces professionnels devraient être en mesure d'alimenter le DMP ultérieurement.
De son côté, l'Umespe (la branche spécialiste de la Csmf) dénonce dans un communiqué «l'échec du DMP» et «rappelle que le développement du DMP doit se faire avec l'apport essentiel des médecins prescripteurs et favoriser la labellisation de logiciels métiers dans le domaine de la santé».