Roselyne Bachelot affirme qu'elle ne se contentera pas d'un énième plan d'urgence face au dérapage des dépenses de santé et entend relancer "très vite" le projet de Dossier médical personnel (DPM).
Dans une interview au Monde, daté du 22 juin, la ministre de la Santé refuse de parler d'échec de la réforme de 2004 en dépit du "dérapage net" par rapport à l'objectif national des dépenses de santé.
"Il n'est pas illégitime de réfléchir à la régulation et à l'optimisation de dépenses publiques qui concernent 11% du PIB. On ne peut pas lier mécaniquement les dépenses et les performances du système de santé", explique-t-elle.
Roselyne Bachelot souligne que certains pays font mieux que la France en termes d'indicateurs de santé en dépensant 8% de leur PIB - le Japon par exemple - et des pays qui font moins bien qu'elle, comme les Etats-Unis, en dépensant plus (15 % du PIB).
Un dérapage de deux milliards d'euros des dépenses d'assurance maladie a conduit fin mai au déclenchement d'une procédure d'alerte prévue par la réforme de l'assurance maladie de 2004.
Le directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), Frédéric van Roekeghem, prône en conséquence un plan d'économies portant sur environ 1,5 milliard d'euros.
Roselyne Bachelot confirme qu'elle consultera les partenaires sociaux et les professionnels de santé avant de prendre une décision.
"Je ne me contenterai pas d'un énième plan d'urgence, même s'il est indispensable", dit-elle.
"Le DMP est au point mort, mais je vais le relancer très vite. Il est impossible de mener une politique de santé dans ce pays, que ce soit en ville ou à l'hôpital, sans DMP", ajoute la ministre de la Santé.
L'entrée en vigueur du Dossier médical personnel a été reportée de 2007 à 2008.