Sans bruit, mi-juillet, Xavier Bertrand, le ministre de la Santé, a limogé Pierre Bivas, brillant polytechnicien, chargé, depuis avril seulement, du dossier médical personnalisé (DMP), l'un des chantiers phares de la réforme de l'Assurance-maladie. Ses successeurs (Dominique Coudreau, venu de la CNAM, et Jacques Beer-Gabel, venu du privé) ont été nommés sur-le-champ.
Officiellement, c'est un « problème de méthode ». En réalité, ce changement est une preuve supplémentaire de la gestation douloureuse du dispositif : en 2007, chaque assuré social devrait disposer d'un DMP informatisé qui centralisera toutes les informations médicales le concernant. La Sécu en attend 3,5 milliards d'euros d'économies par an. Sauf que personne n'est d'accord sur la démarche. Ni le corps médical, ni les associations de patients, ni la Sécu, qui dispose déjà d'un « Web médecin » permettant à tout praticien muni de sa carte professionnelle et de la carte Vitale de son patient d'accéder à l'historique des remboursements sur deux ans.